Vu en juin 2002
De et avec Romain Goupil et madame Michu, concierge
En résumé :
Une pure coïncidence
L'idée
qui vient à l'esprit après avoir vu ce film est "c'est l'Ocean's
Eleven" du pauvre. L'argument du film (ou du documentaire) : un quarteron
de gauchistes, impénitents pour certains, anciens combattants de mai 68, luttent
aujourd'hui tout naturellement contre la mondialisation et en faveur des sans
papiers.
Or, un des sans papiers que l'un d'entre eux, le réalisateur, parraine, en
temps que cinéaste (qualificatif que le visionnage du film rend peu convaincant),
leur désigne un bureau de change comme étant en réalité le repaire de passeurs
de clandestins chinois. Ce film a certes des côtés sympathiques : héros lorgnant
vers les Pieds Nickelés, bricolages répétés pour surveiller l'agence et réparties
marrantes.
Mais il est très laid : tourné en vidéo, la prise de vue est cahotique et
surtout l'image surexposée, moche. Deux heures de ce régime ont vite fait
de fatiguer. En outre, il s'ouvre sur un quart d'heure parodiant le cinéma
d'auteur dont hélas il restitue avec minutie le caractère chiant. On a ainsi
droit pendant de longues minutes aux ennuyeuses considérations d'une
vieille femme qui vieillit. Le côté vie quotidienne (la grosse colère de la
fille mal élevée qui veut son piercing, l'épouse indigne qui n'a pas apporté
de chemise de rechange - on croit rêver, hein?!) baigne le film et le rend
lent, décousu. Enfin, la préparation du braquage, les heures de planque, pour
plaisantes, sont noyées dans le reste. C'est un peu un épisode de Mission
Impossible (ma référence en matière de braquage!) sur lequel on aurait enregistré
des scènes de la communion du petit!
Nous avions trouvé Ocean's Eleven à la limite du raté à cause de certaines
tares propres au cinéma américain, Une pure coïncidence n'offre guère
une image plus reluisante de la lantrne magique de ce côté-ci de l'océan...