Cette gravure présente deux états différents de renforcement de la protection d'une porte. Cette dernière, on l'a vu de nombreuses fois au long de ces pages, l'endroit le plus vulnérable d'une forteresse. C'est donc lui qui va être renforcé en premier lieu.
L'ensemble de cette vue est riche : la partie inférieure de la gravure (coupée de la ville par la Sambre) illustre une citadelle moderne pour les standards de l'époque avec des bastions et un ouvrage à cornes. Mais si on y regarde de plus près, on voit qu'à la pointe se trouve encore un châtaeu moyenâgeux (le lecteur apercevra deux gros bâtiments dont une église et un rempart avec ses quatre tours barrant le promontoire).
(Si les vocables "bastions", "chemins couverts" et autres "courtine" vous rebutent, vous pouvez consulter mon Glossaire qui, bien que décrivant une forteresse de l'époque Vauban, vous éclairera).
Pour la ville elle-même, la constatation est la même : l'enceinte médiévale enserre encore la totalité de la ville. Elle est parfaitement visible avec ses tours d'enceinte régulièrement plantée. Cependant, une nouvelle enceinte dotée de bastions a été construite en avant. Ces bastions sont précédés d'un fossé et, on le devine, d'un chemin couvert (visible à ses bastionnets qui s'ouvrent en avant du fossé). Deux points nécessitent une attention particulière :
A : il s'agit d"un ancien boulevard médiéval, reconnaissable à ses formes arrondies. Apparu dès le 15ème siècle, ce terme va laisser une emmpreinte profonde dans le vocabulzire urbain - jusqu'à y rester de nos jours mais avec une signification désormais tout à fait civile!
B : cette configuration est plus récente puisqu'un bastion a été construit devant la porte. On peut simplement supposer que la tour qu'y s'ouvre à la gorge du bastion est le reste d'un ancien châtelet qui protégeait la porte.