Une découverte par le texte et par l'image

Introduction

ette citadelle est un ouvrage marquant de la fortification car illustrant à merveille la transition entre la fortification médiévale, à laquelle elle emprunte encore de nombreux éléments comme le donjon ou les courtines continues, et la fortification " moderne " qui naît des progrès de l'artillerie.

Salses ou la réponse au canon

ette dernière, en adoptant le boulet métallique ruine désormais, au propre comme au figuré, tous les châteaux forts bâtis depuis cinq siècles. On peut parler d'une " crise du boulet métallique ", à l'instar de ce qui se reproduira quatre siècles après avec l'introduction de l'obus torpille. La capacité des canons à tirer précisément des boulets de métal au pouvoir destructeur accru permet de détruire toute muraille. Le choix du site traduit à lui seul toute l'évolution en cours : le fort ne sera pas construit dans les montagnes des Corbières comme le château médiéval qui l'a précédé mais dans la plaine juste en contrebas. En effet, le fort pourra y être enterré, " défilé " (protégé des coups directs). Salses est une forteresse exceptionnelle dont la viste (ou la lecture de la présente page pour les moins chanceux!) permet de voir apparaître des innovations qui fondent tout le nouvel art de la fortification. 'ouvrage est enterré. Ainsi l'artillerie ne peut plus atteindre que le sommet des courtines mais devient plus ou moins incapable de ruiner la muraille elle-même. Cliquer sur les vignettes pour voir une photo de plus grande taille. Des courtines talutées (15,0 Ko) Des courtines énormes, sans créneau (37,8 Ko). L'épaisseur d'une courtine (29,7 Ko) Les murs de la forteresse ont d'abord reçu des créneaux. Mais, lors du siège de 1503, les Espagnols constatèrent que les créneaux étaient démolis par les boulets et venaient obstruer les fossés et les ouvertures de tirs situées au bas de la muraille. Aussi, les créneaux ne furent pas reconstruits et des maçonneries talutées furent ajoutées.

a forteresse présente des ouvrages avancés, indépendants du corps de la place. Leur fonction est de retarder l'assaillant dans l'investissement du corps de la place. Il devra d'abord réduire ces ouvrages avant de pouvoir s'attaquer à la forteresse elle-même. Inversement, leur perte ne compromet pas le fort tout entier. Vauban portera cet usage des ouvrages détachés à un degré de perfectionnement inégalé. La forteresse compte d'impressionnants fronts continus ici le nord (12,8 Ko). Ce front faisait face à l'ennemi (la France). Il comportait auparavant une porte qui a disparu après le siège de 1503. Le front Ouest dominé par le donjon (15,0 Ko) Le front sud et l'entrée du château (31,2 Ko) Des fronts battus par des bouches à feu effectuant des tirs rasants (cf. les deux embrasures basses) (45,8 Ko) Des ouvrages détachés renforcent les fronts reliés à la place par des cavaliers - ici l'arrière de l'ouvrage nord ouest (9,6 Ko)

es courtines ne sont plus crénelées mais présentent des embrasures à canon. Cela traduit désormais le rôle essentiel du canon. C'est depuis ces embrasures qu'il va assurer le contrôle des alentours et les tirs de contre-batterie. La mousquetterie est reléguée au rang secondaire de défense immédiate des murs. Des ouvrages spécifiques comme les caponnières, apparues dans l'oeuvre de l'ingénieur di Giorgio à la fin du XIVème, complètent le dispositif de défense rapprochée de la citadelle.

Des embrasures caractéristiques pour abriter des canons (9,6 Ko)
Des caponnières relient la place aux ouvrages avancés et permettent de battre les fossés (12,6 Ko)

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