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0transp.gif - .832 KUne découverte par le texte et par l'image









Lesanons du système e ange
Mise en ligne le 30 septembre 2005, envoyer un mail


Contexte

e 19ème siècle voit l'évolution la plus importante de l'artillerie depuis son apparition, cinq siècles plus tôt. Cette évolution voit tout d'abord l'introduction du canon rayé puis du chargement par la culasse. A cette occasion, le boulet disparaît, chassé par l'obus.
Ce site comporte une rapide évocation de l'évolution de l'artillerie du trébuchet médiéval jusqu'au mortier lourd autrichien Skoda conçu pour pulvériser les forts en 1914.
En France, sous Napoléon III, l'artillerie se dote de pièces rayées qui viennent définitivement surclasser les canons du système Gribeauval. Mais après la défaite de 1870, l'armée généralise l'usage de canons à chargement par la culasse dont était déjà équipée l'armée allemande.
A cette occasion, le bronze est abandonné au profit de l'acier (qui est un métal plus résistant mais aussi plus difficile à produire du fait de capacités sidérurgiques étroites).
Ces changements sont décidés par le Comité de l'Artillerie, qui à l'instar du Comité de Défense s'agissant de la fortification, prend les grandes décisions (confirmées par le Ministère de la Guerre) dans le cadre du réarmement de la France. Le choix du système fortifié proposé par Séré de Rivières nécessite en effet de doter l'artillerie de pièces prenant à partie une artillerie de siège adverse et à effectuer des bombardements destinés à désorganiser les colonnes ennemies empruntant des points de passage obligés (routes, cols, gués, ponts, etc.). Naturellement, ces pièces seront aussi utilisées lors de sièges éventuels. Le projet du Colonel de Bange est retenu s'agissant de son canon de 155 mm en 1877 et l'année suivante pour le 120 mm. Il sera aussi décliné en 80 (deux modèles : artillerie montée et de montagne), 90 (artillerie de campagne) et 240mm (sans compter les mortiers).


emerciements au Dr J.M. Balliet pour sa révision attentive et ses nombreuses explications. Sa monographie sur le canon de Bange 155 mm / mle 1877, richement illustrée, traite le sujet de façon exhaustive.



Puce de séparation

De Bange

e  Bange, (Charles Ragon, né en 1833, mort en 1914), va mettre au point successivement un canon à culasse de 155 mm long modèle 1877 sur affût de place ou de siège, pouvant tirer un obus de 40,50 Kg à 9900 mètres, un autre canon plus léger de 120 mm long dit modèle 1878 aux mêmes caractéristiques que le 155L, mais qui ne pesait que 2.700 kg, et enfin un canon de 155 court modèle 1881 qui avait une portée de 6300 mètres.
C'est la première fois que le calibre de 155 mm est adopté - c'est devenu aujourd'hui le calibre standard de l'artilerie lourde.
Il inventa également une rondelle d'amiante et de suif, qu'un tampon en forme de champignon comprimait au départ du coup, pour éviter les fuites des gaz vers l'arrière de la culasse. C'étaient aussi des canons initialement sans frein de recul, obligeant à intégrer l'existence d'un puissant recul (5-6 mètres) après chaque tir dans la conception des plateformes de tir.

Pour les pièces de 120 et 155 mm, le projectile est constitué d'un obus et d'une charge propulsive contenue dans des gargousses (sacs de tissu contenant une quantité de poudre précisément dosée et donc facilement).



Puce de séparation
Illustrations

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de plus grande taille

(remerciements à Robert Jacques de Sucy qui m'alimente en précieux clichés de canons De Bange!)

Canon de Bange, 155 mm

Photo

Dessin d'un 155 mm, noter l'artilleur juché sur l'affût pour charger le canon. Les autres servants ont des leviers qui leur permettront de remettre la pièce en place (elle recule de 4 à 5 mètres!).

Dessin
Vue d'un 120 mm. Le plancher en bois sur lequel se trouve la pièce est requis par les artilleurs pour, disposant d'une surface plane, faire des calculs précis. Enfin, sous le canon se trouve un frein hydraulique (modèle 1883). Photo
Pièce de 155 mm faisant feu.
Autre vue d'un grand intérêt : la pièce est en position sur sa plateforme de bois, entourée de ses leviers et un servant s'apprête à enfourner un obus après le nettoyage du tube avec l'écouvillon (1). Carte postale ancienne
Chargement d'un 155 mm. Le soldat au premier plan porte une gargousse dans ses bras (l'obus est visible dans les bras du soldat se tenant derrière lui). Carte postale ancienne
Cette vue, d'un canon de Lahitolle de 95, montre la plateforme de madriers, les sabots destinés à freiner le recul de la pièce (sous les roues) et le levier pour repositionner la pièce.
(1) L'écouvillon enlevait tous les résidus des tirs précédents.


Puce de séparation

En conclusion

e système dit De Bange va être utilisé en masse pendant la Grande Guerre (1400 canons de 155/mle 1877 sont déployés en 1914 dans les forts ou dans les réserves) puis, après quelques modifications comme l'ajout d'un frein hydraulique (pour l'usage sur les remparts) ou l'adaptation à la traction automobile, encore jusqu'en 1945. Certaines pièces, essentiellement des 120, sont en effet déployées par l'armée française en 1940 puis réutilisées par l'armée allemande.
Ceci souligne moins l'extrême réussite de ces pièces que l'inadaptation chronique de l'artillerie française pendant les deux guerres.




Puce de séparation

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