Le système défensif |
e système élaboré par le Comité a opté pour une organisation reposant sur 4 "camps retranchés" : les trois Evêchés (Verdun, Toul et Epinal) et Belfort. Ces places sont entourées d'une ceinture de forts entourant la ville qui contient des infrastructures de communication et de stockage (munitions, nourriture etc.). Entre Verdun et Toul ainsi qu'entre Epinal et Belfort sont tendus des "rideaux défensifs" (revoir le plan) dont la résistance attendue doit contraindre l'agresseur à plutôt s'engager dans la Trouée de Charmes ou la Trouée de Stenay. C'est à cet endroit que les troupes françaises, leurs flancs protégés par les camps retranchés, pourront alors engager les armées adverses (numériquement plus nombreuses). La présence de voies ferrées nombreuses dans les camps retranchés permet notamment la concentration rapide des troupes de manoeuvre lors de l'éclatement des hostilités.
Un fort appartient donc à un camp retranché, à un rideau ou est dit "isolé". Dans ce cas (exemples : Frouard, Manonvilliers), sa mission est de tenir un point de passage obligé ou un centre de communication. Sinon, les forts sont construits à environ 9 kilomètres les uns des autres : les progrès de l'artillerie (Systèmes de Bange notamment, dont les canons de 120 mm et 155 mm portent à environ 9 km) permettent alors une couverture mutuelle des ouvrages. Passer entre deux de ces forts amène l'attaquant à s'exposer des tirs de canons dont les obus auront vite fait de décimer les longues colonnes d'hommes d'une armée en marche.
La visite du Camp retranché de Toul, en Lorraine, est instructive.
Le seul Côteau de Domgermain à quelques kilomètres à l'Ouest de Toul, porte
deux forts : Blenod et Domgermain,
l'ouvrage d'Infanterie des Charmes (un très gros blockaus avec fossés et caponnières),
de nombreuses positions d'artilleries de campagne,
un abri-caverne d'infanterie (particulièrement spectaculaire),
des tunnels menant à des poudrières enfoncées profondément sous le côteau,
des centaines de mètres de boyaux encore visibles.
L'ensemble était desservi par une voie 60 Decauville qui a disparu mais dont demeurent, outre le tracé sur le flanc "français" du côteau, les gares.
Illustration du principe de couverture mutuelle, le Fort de Domgermain était couvert par les tirs du fort de Blenod et de celui de Saint-Michel, dominant Toul.
Pour plus de précision sur l'organisation générale du Camp retranché, cliquer ici.
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