
e château remplit une fonction
de défense mais, on l'a vu, apparaissant autour du IXème
siècle, cette fonction va considérablement évoluer durant
les six siècles à venir - au rythme des progrès dans
l'art d'attaquer une forteresse.
Construire un château aux IXème et Xème siècle
est une entreprise difficile. La matière première est la terre
et le bois (sauf au sud de l'Europe où ce dernier est une matière
bien plus rare que la pierre), la pierre étant très chère
à extraire et donc réservée à quelques rares constructions.
Très rapidement, la forme du château se fixe sur un modèle
dit "motte et cour" ("motte-and-bailey" en anglais).
Dans cette configuration, le logis seigneurial se trouve dans une tour située
au sommet d'une motte, elle même précédée d'une
cour dans laquelle se concentre une sorte de mini-village. Cliquer sur la
vignette ci-dessous pour faire apparaître une représentation
de cet ensemble (92 Ko) :
Les trois fonctions du château sont clairement visibles : la demeure
du seigneur trône au sommet de la motte, la défense de l'ensemble
est assurée par des fossés et des palissades tandis que la silhouette
même de l'ouvrage, dominant les alentours exprime la puissance de son
propriétaire (72 Ko).
Il s'agit cependant d'une défense
passive au sens où la
défense consiste principalement à empêcher l'adversaire
d'entrer ou, à tout le moins, à le retarder. On multiplie les
obstacles, la hauteur de la motte gêne l'escalade tandis que l'enceinte
ne permet pas de tirer efficacement sur les assaillants (pas de structures de
flanquement horizontal ou vertical, pas de merlons pour protéger les
défenseurs). L'absence de tours est particulièrement remarquable.
Cette apparente faiblesse du dispositif a une raison : la faiblesse de la menace.
Du IXème au XIème siècles, les armées sont numériquement
très faibles, les moyens de siège quasiment nuls et ce genre de
constructions répond parfaitement à leur mission. Ainsi, en
1067, une garnison laissée par Guillaume en Angleterre tandis que ce
dernier était rentré en France, put faire face à un soulèvement
en s'abritant dans un château de ce type.
compter du XIIème siècle,
le développement économique et la diminution relative des
vassalités vont permettre le développement d'une fortification
plus élaborée. Cette dernière présente les caractéristiques
bien connues du château fort :
- les fossés demeurent mais deviennent de plus en plus larges;
- les enceintes deviennent plus élevées et se couronnent
de chemins de ronde avec créneaux;
- des tours garnissent le pourtour de l'enceinte, d'abord carrées
puis rondes;
- des organes de tirs apparaissent dans les tours (principalement des
meurtrières de plus en plus élaborées) et au sommet
des remparts (hourds puis mâchicoulis);
- le donjon devient de plus en plus haut et massif.
La défense du château est devenue active. L'assaillant
doit désormais déployer des moyens considérables pour
approcher de la forteresse et s'en emparer, le volume de tirs auquel il
est confronté n'a désormais plus rien à voir. Sur les
vignettes suivantes, vous apercevrez trois exemples de châteaux d'Irlande
du Nord illustrant cette évolution. Cliquer pour accéder à
la page et aux commentaires.
Dundrum
(64 Ko)
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Greencastle
(54 Ko)
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Dunluce
(151 Ko)
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omment faisait-on donc pour s'emparer
de telles constructions ? Quelles étaient les techniques de poliorcétique
mises en oeuvre ?
Les sièges étaient une entreprise longue, coûteuse et
rarement couronnée de succès. Ce dernier était obtenue
de diverses manières :
- l'assaut en bonne et due forme, s'accompagnant généralement
d'une escalade des remparts au moyens d'échelles (on parle alors d'échelade);
- le blocus dans lequel la faim et parfois la soif sont des armes autrement
plus décisives que les catapultes;
- la trahison (l'âme humaine étant ce qu'elle est, nombre de
places sont tombées suite à une traîtrise).
A compter du XIIème et surtout du XIIIème siècles,
les armées se font plus nombreuses et les techniques de siège
se sophistiquent. Trois représentations issues du livre de
J.E.
Kaufmann "The medieval fortress" (Da Capo éditeur)
les détaillent. Cliquer sur la vignette ci-dessous pour faire apparaître
une représentation d'un assaut de grande ampleur (154 Ko) - les images
sont lourdes à charger mais elles en valent vraiment la peine :
Ainsi, il ne faut pas croire que l'échelade était la seule façon
de s'emparer d'une forteresse. Connues depuis l'Antiquité, diverses techniques
visant à faire s'effondrer la muraille pour ouvir une brêche et
permettre le passage des assaillants sont à nouveau utilisées.
Cliquer sur la vignette ci-dessous pour faire apparaître une représentation
de ces technqiues (74 Ko):
Mais si l'assaillant déploie toute sorte de moyens pour entrer dans une
forteresse, ses défenseurs ne manquent pas non plus de ressources pour
les en empêcher! Cliquer sur la vignette ci-dessous pour faire accéder
à "l'autre côté du miroir" (93 Ko)!!
Enfin, l'introduction des armes à feu, et en particulier de la poudre, bouscule nettement les techniques de poliorcétique. Cette très belle vue du siège de Brest illustre l'usage des armes à feu par les assaillants comme par les défenseurs.

e site comporte désormais
une
rapide évocation de l'évolution de l'artillerie du trébuchet
médiéval jusqu'au mortier lourd autrichien Skoda conçu
pour pulvériser les forts en 1914.

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