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Les modernisations successives (1886 - 1918)
Page complètement revue le 08 février 2003


Les coffres
de contrescarpe

ls sont introduits pour remplacer des caponnières devenues trop vulnérables. En effet, les nouvelles capacités destructrices des obus écraseraient les les caponnières (voir le fort de Pompelle à côté de Reims). L'avantage du coffre par rapport à la caponnière est double:

  • situés dans la contrescarpe, il est quasiment invulnérable à l'artillerie adverse

  • n'offrant que des surfaces rectilignes, il ne connaît pas d'angles morts comme certaines caponnières rondes, notamment celle vue à Dongermain.

  • Leur introduction coïncide avec l'entrée en service des mitrailleuses. Celles-ci vont alors remplacer les canons revolver et autres canons Hotchkiss. C'est l'arme idéale dans ce rôle de flanquement du fossé puisqu'elle empêche le passage tout en ménageant les maçonneries.

    Coffre simple de contrescarpe, une des battries de Villey le Sec. (92,3 Ko)

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    Autre vue permettant de distinguer le fossé diamant. (93,1 Ko)

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    L'accès au coffre se faisait par le fort lui-même, via un souterrain, dont voilà l'entrée, passant sous le fossé. (45,6 Ko)

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    Le bétonnage
    des forts

    a puissancedestructrice accrue des canons va amener les Autorités à promulguer l'Instruction de 1888 instaurant le béon comme matériau de construction des forts et de renforcement des ouvrages déjà construits.
    Un béton dit spécial fut d'abord utilisé sur des voûtes cintrées (voir la dernière illustration ci-dessous) avant que le béton armé ne le remplace à partir de 1897.
    Dans le même temps, ces cuirassements de béton s'accompagnèrent, on l'a vu de constructions de casemates de Bourges ou de tourelles d'artillerie blindées nécessitant, à volume de feu égal une moindre garnison. Aussi, les locaux de la garnison diminuèrent de taille comme les effectifs les occupant. Ainsi, les casemates bétonnées construites après 1886 (seconde photo ci-dessous) sont de bien plus petite taille que les précédentes bâties en pierres de taille.

    En 1886, les casernes ressemblent à ceci : ouvrage massif en pierres de taille, protégées par de la terre. Elles ne résistent pas aux effets des nouveaux projectiles. Ici, exemple de la caserne de Pagny la Blanche Cote (57,9 Ko), sinon, fort de Montgilbert.

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    De nouvelles casernes en béton vont être construites comme ici à la gorge du fort du Mont Saint-Michel de Toul. Tout à fait à droite, on aperçoit aussi l'ouverture de l'entrée de guerre, moins exposée que l'entrée initiale. (39,4 Ko)

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    Mais dans de nombreux cas, la solution passe par la construction d'une cuirasse de béton qui vient recouvrir le bâtiment en pierres existant. On l'aperçoit ici très bien à gauche. (57,3 Ko)

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    La nouvelle caserne est donc complètement protégée par cette sorte de coque, le massif visible à gauche arrêtant pour sa part déjà une partie des obus (il s'agit d'un cavalier). (32,8 Ko)

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    Ce cliché permet de voir la maçonnerie de la caserne initiale au fond et, surtout, de deviner l'épaisseur de la coque de béton qui enveloppe le bâtiment. (47,6 Ko)

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    Aperçu du vide sanitaire laissé entre la maçonnerie d'origine et la coque de béton (à gauche). (19,1 Ko)

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    Lors des modernisations, les caponnières de gorge sont fréquemment maintenues quoique recouvertes d'une épaisse dalle de béton comme on le voit ici. Noter les deux embrasures jumelées par lesquelles tirent les canons puis bientôt les mitrailleuses et les créneaux de pieds sur la section arrondie. (49,7 Ko)

    Fort de Dongermain Lorraine

    Cette vue de la même caponnière montre aussi, à gauche, la nouvelle entrée dite "de guerre" : elle permettra d'entrer et sortir même si le pont dormant d'origine (non visible ici) est démoli. Bétonnée, cette entrée est sous le feu direct de la caponnière dont on distingue les deux embrasures traditionnelles. (58,5 Ko)

    Caponnière et entrée de guerre
    Pour revoir l'intérieur de cette caponnière, présenté en page précédente. Please click/Cliquer sur cette vignette





    Le système
    Séré de Rivières
    à la veille de la
    Première
    Guerre Mondiale
    a modernisation des forts était inévitable et l'état actuel des forts de Douaumont, de Vaux ou de Tavannes qui ont connu les plus durs combats de Verdun de février à juillet 1916 le rappellent. Cependant, on rappellera qu'un fort comme Troyon subira les assauts allemands en septembre 1914 et que, bien que non modernisé, il ne tombera pas. De même, le fort de Pompelle, non modernisé, apportera un concours important à la défense de Reims..
    La photo du fort d'Uxegney permet de distinguer les éléments initiaux inchangés, peu nombreux.
    - En 1894-1896, une première modernisation intervient, principalement le bétonnage de la caserne centrale, du magasin à poudre et de la citerne. Ce ne sont toutefois que des mesures partielles, d'urgence, dictées par un souci d'économie.
    - La seconde modernisation, en 1910-1914 est beaucoup plus ambitieuse. La caponnière de tête est rasée et remplacée par deux coffres de contrescarpe dont un double. Pas moins de de quatre tourelles sont installées (une de 155mm, une de 75, chacunes avec leur observatoire et deux tourelles pour mitrailleuses). Cinq guérites blindées sont ajoutées, ainsi qu'un nouveau casernement bétonné et deux casemates de Bourges ayant vocation à battre les intervalles du fort. Désormais, le personnel comme ses moyens de combat sont protégés, la différence avec l'ouvrage original est saisissante, ne serait-ce que par la réduction drastique du nombre de canons.
    Une présentation illustrée de ces évolutions: Fort d'Uxegney, Epinal


    Peut-être qu'un plan d'un Fort de 1874 et celui d'un autre après modernisation en 1914 vous aidera à visualiser les changements? Ces plans viennent de l'excellente page de Lionel Pracht.




    Les enseignements
    de 14-18
    es premiers mois du conflit voient les forts tomber rapidement où être très endommagés. Mais la propagande allemande visant à faire passer des destructions par son Génie pour des conséquences des bombardements et la stupidité de l'Etat-Major amènent l'Armée française à négliger ses forts puisqu'elle les fait désarmer en 1915. L'anecdote est connu mais lorsque débute la bataille de Verdun, les forts sont vides, leurs canons sont démontés. Douaumont tombe désarmé...
    Les sanglants combats de Vaux et Douaumont, pour les plus connus, amènent quelques leçons:
    • Il faut creuser les forts toujours plus profondément, la puissance des 305 et des 420 millimètres allemands et les infiltrations de gaz exigent en effet l'enterrement toujours plus profond des organes du fort.
    • Une seconde sortie doit être creusée loin du fort, même une entrée de combat dans les fossés est apparue vulnérable.
    • La ventilation des galeries est prépondérante tant du fait des gaz de combat susceptibles d'être déversés que des gazs toxiques résultant des explosions d'obus de fort calibre.
    Ces enseignements viennent en plus des succès que représentent les casemates de Bourges, les tourelles à éclipse et autres casernements bétonnés souterrains. Ils façonnent directement la future ligne Maginot qui est une étape ultime de la réflexion engagée en 1874 sur la fortification.




    A la même
    époque,
    en Allemagne
    Les Allemands ont récupéré dans un premier temps, en 1871, les forts construits par les Français en Alsace. Mais au tournant du siècle, ils ont développé leur propre programme de forteresses (Festung en allemand). Un aperçu rapide de ces constructions assez différentes des choix français.

    Par ailleurs, Séré de Rivières a aussi bâti en devant tenir compte des contraintes de l'altitude.
    Enfin, la Belgique, sous la conduite de Brialmont a développé son propre système de fortifications, mis à mal en 1914.


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